Nous arrivons à Hsipaw, la ville la plus au Nord de notre parcours, après 6h dans un bus d’un autre temps, sur des routes cahoteuses et en refilant beaucoup trop souvent des billets aux officiers sur le bord de la route ! Les choses n’ont pas encore tout à fait changé ici.
Nous remarquons tout de suite que les gens sont un peu plus timides et osent moins facilement nous dire bonjour. Ils nous regardent du coin de l’oeil…
Hsipaw, ancienne ville royale Shan, est reputée pour son authenticité que nous allons essayer de découvrir pendant nos 2 jours de trek et notre nuit dans un village Palaung.
Nous aurions aimé partir seuls, mais nous serons accompagnés de deux autres couples et de notre guide.
Seulement 8h30 et il fait déjà très chaud ! Pour la première partie du parcours, nous traversons de grandes rizières.
Nous commençons assez vite à grimper. Ce n’est pas bien méchant mais, avec cette chaleur, c’est très vite étouffant ! Nous faisons notre première pause dans un village Shan après 2h de marche. C’est jour de volontariat et de nombreuses villageoises sont en train de travailler autour du monastère. Quand on demande au guide où sont les hommes, ils nous répond juste que les femmes sont plus courageuses pour ce genre de tâches. C’est dans tous les pays pareil !
Les enfants accourent à notre venue et veulent qu’on les prenne en photos. Ils adorent ensuite qu’on leur montre le résultat sur l’écran : ça les fait beaucoup rire !
Nous repartons pour 2h30 sous un soleil de plomb et avec un dénivelé plus important, autant dire qu’on est en nage ! Nous faisons quelques pauses lorsque nous rencontrons des villageois comme ces chasseurs venant de tuer un sanglier. Le guide en prendra un morceau dans son sac à dos pour ramener en ville le lendemain. On a un peu de mal à comprendre comment la viande va pouvoir se conserver à cette chaleur…
C’est aussi l’occasion de discuter avec notre guide, un des premiers à nous parler de la pauvreté de son pays et des changements initiés, loin d’être suffisants. Il nous explique combien les petits villages que nous visitons sont isolés et donc plus fragiles et sujets aux pillages des militaires…
Nous arrivons en début d’après-midi à Pankam, le village Palaung où nous dormirons ce soir. Après un déjeuner typique à base de thé, riz, légumes, chips, soupes, nous allons nous « doucher ». C’est la femme de maison qui nous emmène à la source d’eau du village. Le principe est simple : on enfile un longyi (comme un paréo) et on s’asperge à grands seaux d’eau ! Revigorant !
Nous avons de la chance car, ce soir, les villageois préparent les musiques et danses pour la grande fête qui aura lieu dans 10 jours. Après dîner, nous allons donc voir cela… Ce ne sont que des « répétitions » mais on ressent déjà bien l’ambiance ! Ca doit être super d’assister à cette grande fête.
Nous dormons, ce soir encore, à même le sol, sur de grosses couvertures. On est vraiment crevés mais les horribles ronflements du guide vont un peu troubler notre sommeil :-S Réveil un peu avant 6h avec le lever du soleil, les champs des coqs et les voix des habitants. Aujourd’hui, c’est la moitié du cycle de lune et les habitants vont faire des offrandes auxquelles nous assistons.
Ce sont surtout des femmes qui sont présentes (encore une fois !), les plus âgées portant le costume traditionnel Palaung.
Nous prenons notre petit déjeuner, faisons nos au revoir à notre famille d’accueil puis repartons par le même chemin.
Nous attendions beaucoup de ce trek qui devait être très authentique. Il l’a été d’un certain côté car nous avons passé beaucoup de temps dans le village et avons donc découvert beaucoup de choses. Malheureusement, et contrairement au trek de Kalaw au lac Inle, nous n’avons que peu échangé avec notre famille. Peut-être commence t-elle à être « blasée » des touristes ? C’est un peu le sentiment qu’on a eu.