Les performances récentes de l’équipe de France à l’Euro nous permettent d’aborder ce 14 juillet sans le stress de savoir comment voir la finale sans réseau téléphonique ce soir. Mais, un autre dilemme s’offre à nous : pour rejoindre le refuge du Fond d’Aussois, doit-on passer par le col de la Masse qui permet une étape plus courte et sauvage mais avec plus de dénivelé (16km, 1400 d+) ou contourner l’aiguille Doran sur un chemin plus long mais moins raide (20km, 1100 d+) ?
Mais, avant de choisir, nous devons déjà rejoindre le col de Chavière. Il est 8h et il fait déjà très chaud alors que nous sommes à plus de 2500m d’altitude.
Pour le coup, le réchauffement climatique a ça de bon que nous marchons sans difficulté sur les nombreux névés puisqu’ils ne sont pas gelés ce matin.
Au loin, derrière nous, le Mont Blanc se dévoile petit à petit et il est bien dégagé en cette journée estivale.
Contrairement à la veille, nous sommes vraiment seuls ce matin et nous apprécions cette montée paisible sur la neige et le paysage quasi hivernal qui s’offre à nous depuis le col.
La descente sur l’autre versant est un peu plus raide et nous chaussons pour la première fois les crampons pour assurer le coup. Clairement, on gagne une vraie sensation de stabilité.
Après cet intermède amusant, nous poursuivons la descente en direction du refuge de l’Orgère où nous renseignons tous les gens que nous croisons sur la capacité à passer le col de Chavière sans crampons (un peu pénible au bout de la dixième fois 😥 ).
Mais, nous finissons par prendre une mini-sente de berger sur la gauche pour raccourcir et sommes tout de suite plus seuls.
Ce passage est vraiment splendide avec beaucoup de fleurs et un joli ruisseau mais la descente finale est relativement escarpée.
Il est midi et c’est l’heure de marquer l’Histoire : dans un élan inédit de démocratie, je décide de dissoudre l’ass… soumettre au vote le choix du parcours pour la fin d’étape.
Pour le col de la Masse, tapez 1. Pour le tour par l’Orgère, tapez 2.
Nous sommes 6, je me dis que, si je vote blanc, on aura forcément une majorité (malin, le gars).
1-2-3, votez !
Agnès a voté blanc (maline, la fille), 2 partout, balle au centre…
Je décide alors d’arrêter les conneries et d’imposer de manière autoritaire le parcours 2 parce que je sens bien qu’Edouard et Julie ne sont pas au top du top. #kim-jong-un
Le point négatif de ce parcours 2, c’est qu’il y a un looooong passage en forêt et, comme tout le monde sait que j’adore ça, je vous gratifie de l’intégralité des photos que j’ai prises sur cette superbe portion…
Bon, le fait d’être à l’ombre n’est pas si désagréable quand il fait 30 degrés et c’est mieux pour Edouard qui commence à être vraiment dans le dur et peine à avancer. Son état me rappelle mon abandon à l’Aravis Trail quand le corps ne veut plus avancer.
Après la pause déjeuner, nous sortons enfin de la forêt mais c’est pour une belle montée en lacets de 400m d+ en plein soleil. Pour moi, ça passe vraiment bien et nous nous arrêtons avec Gunther pour discuter avec deux vieilles randonneuses (à peu près de l’âge de Minimat) qui nous font sentir des fleurs à l’odeur soi-disant vanillée 😆 .
Pendant ce temps, le calvaire continue pour Edouard mais le sentier se transforme enfin en balcon, et on apprécie que ce soit plus plat.
La fin d’étape se fait au même rythme et toujours en balcon, au milieu des fleurs et des marmottes et avec les lacs de barrages sur notre droite.
Nous arrivons finalement au refuge à 18h, juste à temps pour une douche expresse avant le repas du soir servi encore plus tôt ici, à 18h45 !
Après une journée difficile, on sent qu’Edouard va rapidement mieux, certainement inspiré par les mantras du « parrain » de ce trek 2024 !
Ce loooooong passage en forêt nous a quand même permis de croiser quelques petits écureuils noirs… comme si seuls les bouquetins et les marmottes comptaient !