Aravis Trail : récit d’une belle défaillance !
Aravis Trail : récit d’une belle défaillance !

Aravis Trail : récit d’une belle défaillance !

Réveil à 4h55 dans notre chambre pour handicapés (prémonitoire ?) de l’hôtel situé à quelques centaines de mètres du départ de la course à Thônes. Baptiste s’est levé à 3h pour profiter du buffet de petit-déjeuner mais j’ai fait l’impasse, connaissant mon incapacité à digérer avant la course.
Le ciel est complètement dégagé et il fait 11 degrés, ce qui n’est pas si mal à 600 mètres d’altitude.

La descente du premier col est technique et glissante donc on a ajouté 200 mètres de corde pour sécuriser…

Après ce briefing rassurant, c’est le départ en queue d’un peloton qui semble globalement très affuté pour avaler les 44 kms et 3210m de dénivelé.

aravistrail-44

La course démarre par 3 km assez plats, mais l’échauffement est de courte durée puisque le profil nous offre d’entrée une énorme difficulté, l’ascension de la Tournette et ses 1900m de dénivelé positif.
Alternance de route et de sentier jusqu’au km 7 puis début de la véritable ascension sur une pente assez raide par endroits. Le début est en forêt, nous prenons rapidement un bon rythme et rattrapons des grappes de participants.

Avec la fin de la végétation haute, nous commençons à ressentir la chaleur même s’il est encore tôt mais le magnifique paysage minéral nous fait oublier cette difficulté.
Les sensations sont encore excellentes et le passage sur névé donnerait presque des allures de haute montagne au sentier.

A quelques centaines de mètres du sommet, une pause s’impose car je sens pointer un manque d’énergie. J’ai déjà du mal à manger et je ne parviens à avaler que la moitié de ma barre de céréales. Malgré cela, nous atteignons le sommet après un peu moins de 3h de course et nous arrêtons faire des photos tellement la vue sur le massif du Mont-Blanc (d’un côté) et surtout sur le lac d’Annecy (de l’autre côté) est à couper le souffle.

Massif_MontBlanc

Lac-d-Annecy-depuis-Tournette

C’est magnifique mais on sent que les locaux ont l’habitude de la vue car ils nous doublent sans même prendre le temps de s’arrêter !

Voici le résumé en 2 minutes de ces 3 heures d’ascension :

Le début de la descente est en fait un passage en balcon d’où la vue est splendide.
Mais, l’euphorie retombe vite avec l’attaque de la longue descente (10 km pour 1700m de dénivelé) qui doit nous mener au ravitaillement de mi-course. Première partie compliquée avec les fameux passages glissants mais sécurisés par des cordes. Mais, la suite s’avère encore plus pénible avec un chemin qui bascule franchement dans la pente et alterne entre gros cailloux et passages boueux. Malgré la beauté de l’endroit, c’est long, long, long et pas roulant du tout. Baptiste regrette de ne pas avoir pris de bâtons et se fait gentiment chambrer par les bénévoles pour ça. Seuls les deux derniers kilomètres de la descente sont en forêt et permettent de courir franchement pour rejoindre le ravitaillement après un peu moins de 5h de course.
Côté digestion, ça ne va pas vraiment mieux, j’ai des remontées gastriques très pénibles et j’ai donc du mal à me nourrir. Le ravitaillement se limitera donc à un quartier d’orange, un quart de banane et deux bouts de pain. Un peu léger surtout que la fatigue se fait déjà sentir.

On repart cependant pour la deuxième partie de course avec un bon moral.

Nous attaquons la montée par un passage boueux, mais vraiment très boueux ! Tellement boueux que la chaussure de Bat reste enfoncée dans le sol et qu’il ne peut plus la sortir Visage souriant bouche ouverte. Il est obligé d’enlever son pied, et après quelques efforts, j’arrive à arracher la chaussure du sol.
Malheureusement, après cet épisode amusant, la course va lentement devenir un long calvaire pour moi. Plus nous avançons, plus j’ai envie de vomir et je ne peux plus m’alimenter du tout. Les 8 kms de montée sont interminables, bien que la pente soit beaucoup moins rude que le matin. Je suis littéralement scotché et tellement fatigué que mes yeux se ferment. Évidemment, les maux de tête se joignent aux maux de ventre et je continue à avancer uniquement grâce au soutien indéfectible de Baptiste qui m’attend. Chaque fois que nous croisons des bénévoles, j’en profite pour faire une pause (de plus en plus longue, au fur et à mesure que nous avançons !). Certains me donnent de l’eau, un autre me donne un Doliprane, ils sont d’une extrême gentillesse, mais, rien n’y fait, je n’ai quasiment rien mangé de la journée et ne peux plus rien avaler : je suis épuisé.
Nous atteignons, malgré tout, le sommet du Sulens situé au km 31, mais les images des derniers mètres sont assez affligeantes :-).

Il ne reste que 13 km de descente mais je sais déjà que je n’irai pas au bout. Après une longue descente (pourtant très facile) effectuée en marchant, nous arrivons au dernier ravitaillement au km 36. Je ne suis plus assez lucide et j’ai peur de me blesser dans les 8 derniers kilomètres de descente, je décide donc de m’arrêter là, après 8h50 de course. Baptiste continue vers Thônes et parviendra à terminer en un peu moins de 10h !

Malgré la petite déception de mon premier abandon en course et les moments pénibles de la fin de course, ce trail restera comme un très bon souvenir : un parcours magnifique, une organisation parfaite et de bons moments de course avec Bat !

Un commentaire

  1. Bat

    Très beau résumé, digne des plus beaux articles de l’Equipe.fr.

    J’ai souri avec tendresse en lisant cette belle aventure que nous avons réalisée ensemble!

    A refaire absolument; et cette fois-ci, j’en ai l’intime conviction, nous franchirons la ligne d’arrivée ensemble!

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